Publié le 29 Mars 2010
INALTERABLE
Au regard de cet étonnant assemblage
Entre l'air et les vagues échappées,
L'écume présente son côté sauvage
Au sein du décor de la calanque escarpée.
Mêlées par l'amplitude de cet espace
Et le vertige du trille ou des triples croches,
Les notes sonnent avec clarté dans la surface
Gracieuses et élégantes dans leur approche.
Alors, les sons brillent comme des ballets
Qui se croisent sur les corniches,
Et la musique surplombe les rochers
Dans uns simple figurine qui s'affiche.
Mais faussaire et magicien sans son pareil
Par le simple accrochage de l'harmonie,
Le dièze bourdonne à mes oreilles,
Par l'aspect noir de ses acrobaties.
Entouré alors par le mystère de son dessein
Et l'empreinte de sa double barre,
Le dièze s'écrit et s'entend tel un refrain
Vif et puissant sur le relief bavard.
Et sujet d'une grande diversité musicale
Dès l'apparition chahuteuse de son apport,
Le dièze se presse dans chaque intervalle
Dans ce milieu soumis aux assauts sonores.
Alors, sans limite dans l'aventure
Par l'énergie des variations prodigieuses,
Le dièze est cet élément habile, obscur,
D'une partition à l'atmosphère audacieuse.
Et loin du désordre du fond de la crypte
Où chaque vague présente son côté sauvage,
Le dièze rédige son message et m'invite
A offrir à chacun le chant de son ouvrage.
Détaché ainsi de la masse ou de son fief,
Semblable à un troubadour offrant sa fable,
Le dièze s'envole jusqu'au bout du relief,
Pour convaincre de sa forme inaltérable.
Pascal RONZON